Famille de Villers le Lac (Doubs)
C’est une des anciennes familles du quartier du Lac. Les plus anciens documents mentionnent déjà leur présence. En 1389 un Estevenin et un Jacquet Billoz sont cités comme chefs de famille. Leurs descendants sont rapidement très nombreux et comme toujours dans le Val de Morteau, on distingue les différentes branches par un nom double. C’est ainsi qu’apparaissent au seizième siècle les Billod Girard, Billod Laillet, Billod Morel, Billod Chatelain, Billod Remonnay, Billod Gausselin, Billod Adam, Billod Symonotte, etc; La plupart sont installés entre le Chauffaud et Dodane, c’est à dire sur le versant montagneux compris actuellement entre la frontière suisse et le Doubs.
Si certain de ces patronymes sont explicites, comme les Billod-Girard ou les Billod-Adam, pour ce dernier on a même retrouvé Adam Billod, auteur de la branche, les autres gardent le secret sur leur origine.
A la famille Billod est rattachée une légende qui a prix naissance pendant la guerre de Dix Ans. Dans « Le prieuré de Morteau », ouvrage paru en 1838, les frères Willemin racontent la légende de la Pierre du Serment :
» Une patrouille de Suédois pénétra un jour dans une de ces combes sauvages de la haute montagne, étroites, sinueuses, et qui n’ont de toutes parts, pour horizon, que la dentelure frangée des sapins. Une famille habitait l’unique chalet bâti dans cette solitude, celle de J.C. Billod, vieux bourgeois de Montlebon, qui, ce jour là, se trouvait seul dans son meix, ses trois fils étant absents. En un instant la ferme fut pillée et, le butin chargé, les maraudeurs s’en allèrent, emmenant le vieux Billod attaché à la queue d’un de leurs chevaux. Les fils, de retour, devinèrent le malheur et coururent aussitôt couper le chemin aux Suédois, avec cette parfaite intelligence des lieux qui est une sorte d’instinct des enfants de la montagne. Ils prirent, pour attendre, embuscade dans un défilé encaissé, près de la fontaine du Rond-Pré. Alors, tous les trois, jeunes homme pieux autant que braves, s’en remirent du succès de leur entreprise au pouvoir de la Vierge Marie, jurant de lui édifier un oratoire, s’ils délivraient leur père. Il y avait là un de ces monolithes que les torrens détachent des parois des monts, et roulent dans les vallées. Ce roc fut l’autel de leur voeu : il a longtemps porté le nom de Pierre du serment. Quand les ravisseurs passèrent, une triple détonation et le bon acier de trois couteaux prouvèrent que Marie avait accueilli la prière et le voeu. Les six ennemis morts, le père délivré, l’oratoire s’éleva. C’est la chapelle des Fontenottes. »
L’histoire, quand elle est racontée par les frères Wuillemin, est vieille de deux cents ans et semble avoir été recueillie par tradition orale. Je n’en ai pas retrouvé dans les textes du dix-septième siècle de relation écrite.
Quand le fondateur de la chapelle, Guillaume Billod, des Fontenottes s’exprime dans une supplique de 1690, il dit seulement « qu’il avait fait batir l’an dernier audit lieu une chapelle ou oratoire en intention d’y faire célébrer annuellement un certain nombre de messes basses, tant pour satisfaire sa dévotion particulière que de ceux de sa famille ».
Qui est ce Guillaume Billod ? Originaire du Chauffaud, c’est par son mariage avec Jeanne Reuille, de Rompré, qu’il s’installe dans le secteur des Fontenottes. Il n’y avait pas de Billod aux Fontenottes, et pas même dans tout le quartier de Montlebon dont dépendait les Fontenottes, avant la guerre de Dix ans. Il n’y avait donc pas de J.C. Billod aux Fontenottes.
En revanche, a survécu à la Guerre de Dix Ans un Jean Billod du Chauffaud, né en 1582, qualifié d’honorable en 1648. On lui connaît au moins deux fils. Un Guillaume né en 1617, vraisemblablement le fondateur de la chapelle des Fontenottes et un Antoine.
Résumons :
Première génération
Grand Pierre Billod qui vit en 1600
Deuxième génération
Jean Billod ° 1582 Ýaprès 1648
Troisième génération
- Guillaume ° 1617 marié à Jeanne Reuille de Rompré d’où la branche des Billod des Fontenottes
- Antoine ° 11/02/1674, marié en 1647 Jeanne Vernier de la Corvée du Lac d’où la branche des Billod de Dodane.
À suivre avec les différentes branches de Billod apparues au XVIe siècle .
Vous pouvez aussi consultez sur Geneanet les centaines de Billod dont j’ai reconstitué les familles
https://gw.geneanet.org/chmonneret_w?lang=fr&m=S&n=billod&p=