BILLOD (Billoz) – 1389 à Villers-le-Lac, où sont cités Estevenin et Jacquet Billoz, et la même année Billoz est utilisé comme prénom, ainsi est alors cité Billoz li Estoz. Depuis la fin du Moyen Âge, les Billod ont colonisé la rive droite du Doubs, et en 1490 on trouve une demi-douzaine de familles Billod. De nombreuses branches apparaîtront à la fin du XVIe siècle, dont certaines sont encore présentes de nos jours, comme les Billod-Laillet et les Billod-Morel. Le 4 juillet 1589, Jean Billod, des Replenots et l’Anthoina Parrot, sa femme, vendent à Amye Vernier, du Villers un meix appelé le «meix Dodasne» contenant quatre-vingts journaux pour le prix de sept cents francs. En 1590, Thevenin Billoz fils de Guillaume Billoz et Abraham Billoz fils de Vuillemin Billoz sont prisonniers dans la conciergerie du parlement de Dole, accusés d’avoir dévalisé les frères de Diesbach, gentilshommes. Ils sont libérés sous caution de cinquante livres.
A la famille Billod est rattachée une légende qui a prix naissance pendant la guerre de Dix Ans. Dans « Le prieuré de Morteau », ouvrage paru en 1838, les frères Willemin racontent la légende de la Pierre du Serment :
» Une patrouille de Suédois pénétra un jour dans une de ces combes sauvages de la haute montagne, étroites, sinueuses, et qui n’ont de toutes parts, pour horizon, que la dentelure frangée des sapins. Une famille habitait l’unique chalet bâti dans cette solitude, celle de J.C. Billod, vieux bourgeois de Montlebon, qui, ce jour là, se trouvait seul dans son meix, ses trois fils étant absents. En un instant la ferme fut pillée et, le butin chargé, les maraudeurs s’en allèrent, emmenant le vieux Billod attaché à la queue d’un de leurs chevaux. Les fils, de retour, devinèrent le malheur et coururent aussitôt couper le chemin aux Suédois, avec cette parfaite intelligence des lieux qui est une sorte d’instinct des enfants de la montagne. Ils prirent, pour attendre, embuscade dans un défilé encaissé, près de la fontaine du Rond-Pré. Alors, tous les trois, jeunes homme pieux autant que braves, s’en remirent du succès de leur entreprise au pouvoir de la Vierge Marie, jurant de lui édifier un oratoire, s’ils délivraient leur père. Il y avait là un de ces monolithes que les torrens détachent des parois des monts, et roulent dans les vallées. Ce roc fut l’autel de leur voeu : il a longtemps porté le nom de Pierre du serment. Quand les ravisseurs passèrent, une triple détonation et le bon acier de trois couteaux prouvèrent que Marie avait accueilli la prière et le voeu. Les six ennemis morts, le père délivré, l’oratoire s’éleva. C’est la chapelle des Fontenottes. »
L’histoire, quand elle est racontée par les frères Wuillemin, est vieille de deux cents ans et semble avoir été recueillie par tradition orale. Je n’en ai pas retrouvé dans les textes du dix-septième siècle de relation écrite.
Quand le fondateur de la chapelle, Guillaume Billod, des Fontenottes s’exprime dans une supplique de 1690, il dit seulement « qu’il avait fait batir l’an dernier audit lieu une chapelle ou oratoire en intention d’y faire célébrer annuellement un certain nombre de messes basses, tant pour satisfaire sa dévotion particulière que de ceux de sa famille ».
Qui est ce Guillaume Billod ? Originaire du Chauffaud, c’est par son mariage avec Jeanne Reuille, de Rompré, qu’il s’installe dans le secteur des Fontenottes. Il n’y avait pas de Billod aux Fontenottes, et pas même dans tout le quartier de Montlebon dont dépendait les Fontenottes, avant la guerre de Dix ans. Il n’y avait donc pas de J.C. Billod aux Fontenottes.
En revanche, a survécu à la Guerre de Dix Ans un Jean Billod du Chauffaud, né en 1582, qualifié d’honorable en 1648. On lui connaît au moins deux fils. Un Guillaume né en 1617, vraisemblablement le fondateur de la chapelle des Fontenottes et un Antoine.
Branche des Fontenottes
Il s’agit là de la branche de la légende des Billod. Durant l’invasion du Val de Morteau par les « Suédois » à la solde du roi de France, le fondateur de la branche aurait été enlevé par les soudards puis libéré par ses fils. C’est en action de grâce pour cette liberté retrouvée que les Billod fondèrent la chapelle du lieu.
Pemière génération
Guillaume Billod, mort en 1703, marié à Jeanne REUILLE. C’est le fondateur de l’église des Fontenottes, érigée en 1691, sous l’invocation de Notre Dame du Saint Rosaire. Durant tout le dix-huitième siècle, les Billod seront collateurs de la chapelle, c’est à dire qu’il leur reviendra le droit de dommer les curés.
Deuxième génération
- François, marié en 1680 à Antoinette PRENEL, fille de feu Jean. Il vend en 1704 le meix de Rompré à son cousin Etienne Joseph Billod, fils d’Antoine.
- Jeanne mariée à Pierre CHOPARD-LALLIER
- Jean, marié en 1663, à Catherine BARCAILLE, fille de Charles Barcaille des Arces.
- Pierre
- Claude marié en 1667 à Claudine CHOPARD DIT JEAN du Pré de Nod dont il a une fille, Marie en 1672
Troisième génération
Enfants de Jean Billod et Catherine Barcaille
- Antoine
- Claude Joseph
- Guillaume
- Jean Antoine, 1679-1705
- Claude Antoine
- Jean François
- Claude François
- Jeanne Claude
- Claudine
- Françoise
- Dominique
- Isabeau
Branche de Dodane
On pouvait encore admirer la ferme comtoise de Dodane, à Villers-le-Lac, sur la rive droite du Doubs était encore debout dans les années cinquante. Le propriétaire, Rober Joriot, lassé d’y voir trop souvent pénétrer des visiteurs indésirables, et de peur d’un accident, la fit finalement raser.
Première génération
Jean Billod, marié à Claude BILLOD
Deuxième génération
- Guillaume, né vers 1617
- Antoine, mort en 1674, marié en 1647 à Jeanne VERNIER, fille de Pierre Vernier de la Corvée du Lac et de Renaudine Regnaud-Riche
Troisième génération
Enfants de Antoine Billod et Jeanne Vernier
- Jean
- Desle
- Gaspard
- Antoine
- Etienne Joseph marié en 1683 à Claudine PERROT-JEANTEY
- Pierre
- Jean Baptiste, marié en 1679 à Adrienne ROGNON de Derrière le Mont, fille de Guillaume Rognon et Marguerite Reuille
Quatrième génération
Enfants de Jean Baptiste Billod et Adrienne Rognon
- François, né en 1680
- Jean Claude 1687-1734, mort dans les troupes du roi, marié à Marie CUPILLARD
- Marguerite, née en 1682, mariée en 1706 à Jean Baptiste JORIOT, marchand savoyard, tige des Joriot de Villers le Lac
- Gaspard, né en 1690
- Anne Gertrude, née en 1693, mariée en 1718 à Jean Baptiste BILLOD-GAUSSELIN fils de Pierre Billod et Marie Perrot-Chevril
- Agnès Françoise, née en 1696, mariée à Claude FEUVRIER
Deux des garçons, Gaspard né en 1690 et François né en 1680 feront les quatre cents coups. La famille Billod ne semble pas apprécier particulièrement les uniformes français, le souvenir des massacres de la Guerre de Dix ans est dans toutes les mémoires, et on voit les deux frères, accompagnés de leur mère Adrienne Rognon, attaquer en 1708 un brigadier à cheval, lui voler ses armes et le précipiter dans un ravin. Un peu plus tard en 1710 on les sait à Vienne en Autriche, après quoi on perd leur trace.
Enfants d’Etienne Joseph Billod et Claudine Perrot
- Claude François
- Gaspard Joseph, né en 1693, marié en 1728 à Claude Pierrette BOURNEL de Sobey
- Claude, né en 1697
Cinquième génération
Enfants de Gaspard Joseph Billod et Claude Pierrette Bournel
- Claude François
- Claude Joseph
- Jean Antoine
- Pierre, né en 1740, marié en premières noces à Jeanne Pierrette CUENOT, en deuxièmes noces en 1768 à Claude Pierrette BOURNEL fille de Pierre Joseph et Jeanne Marguerite Simon.
Enfants de Jean Claude Billod et Marie Cupillard
- Marie Euphrosine, née en 1726
- Marie Claude