BOBILLIER-DODICHON


En 1645 dans un répartement des impôts à payer par la communauté, on lit pour Bois du Fourg, Guillaume BOBILLIER BOEBE et Claudichon son frère.

La même année, au conseil de tutelle qui a servi de point de départ au chapitre précédent, étaient donc présents Guillaume, Mathieu et Daudichon BOBILLIER BOEBE. Or dans le même acte, le scribe a noté plus loin, Guillaume, Mathieu et Claude.

On aura compris que Daudichon est un diminutif de Claude.

En 1668, Hugue GALLE le « traffiqueur », amodie le pré de l’Ours, touchant de bise les hériters de Mathieu BOBILLIER et de Dodichon, son frère.

En 1668 Mathieu BOBILLIER BOEBE et son frère Claude, surnommé DODICHON sont donc morts.

Et en 1682 dans un rentier du prieuré de Morteau est cité Maître Claude BOBILLIER BOEBE dit DODICHON qui doit 5 francs douze sols chaque 24 aôut pour une rente en principal de 80 francs.

En 1691, honorable Claude BOBILLIERE fils de feu Claude BOBILLERE dit Dodichon, à présent aux Cordiers, fait une transaction avec Hugue BEULLE.

En 1700 Pierre BOBILLIER DODICHON, âgé de 51 ans est maître taillandier à la Moilleseuille.

En une cinquantaine d’années vient d’apparaître un nouveau patronyme dont la formation a suivi une règle très souvent appliquée dans le Val de Morteau durant les seizième et dix-septième siècle. Une branche se sépare du rameau originel en ajoutant à son nom le prénom de l’ancêtre auteur de la branche.

Quand le patronyme de départ est déjà un nom double, on observe une période transitoire pendant laquelle les membres de la famille portent un nom triple, puis si le nouveau surnom est bien intégré par la communauté, l’une des composantes d’origine disparait, et on obtient un nouveau patronyme dont les porteurs au bout de quelques générations ont oublié le sens.

Essayons de retrouver la descendance immédiate de ce Dodichon BOBILLIER. C’est encore un acte de tutelle qui va nous permettre d’y voir plus clair.

Le 21 novembre 1680, Guillaume BOBILLLIER vient de mourir laissant sa veuve Guillemette MYOTTE avec un enfant en bas âge nommé Etienne.

Sont présents Claude et Pierre BOBILLIER, oncles paternels du pupille, François MYOTTE, aïeul maternel et ses fils Pierre, Joseph, et Marc MYOTTE, oncles maternels.

Est encore présent Guillaume GAUTIER JACQUE, oncle du défunt, « à cause de Jeanne BOILLOD, sa femme, soeur consanguine de Jeanne ROUTIER, mère du défunt ».

Que viennent faire ici ces BOBILLIER qui ne semblent par être DODICHON ? N’oublions pas que nous sommes dans une période transitoire et le surnom n’est pas encore fixé.

Pas même en 1713, comme nous allons le voir avec ce témoignage de Claude BALANCHE RICHARDE de la Grand Combe, résidant aux Cordiers qui parlant de Etienne, le pupille de l’acte précédent dit :

« connait Etienne BOBILLIER qui s’est marié il y a environ seize ans avec Claudine NICOD du Sauget, qu’il a toujours vu ledit BOBILLIER mener ses affaires, si ce n’est au temps qu’il avait son grand père comme curateur, qui mourut le 30 juillet 1702 ».

Or cet Etienne BOBILLIER, mari de Claudine NICOD, est appelé BOBILLIER DODICHON dans quantité d’actes le concernant et c’est bien le même Etienne que celui de la tutelle de 1680, car si on consulte le registre paroissial de la Grand Combe à la date du 30 juillet 1702, on trouve l’acte de décés de François MYOTTE GIRARD, père de Marc.

On remarquera que dans l’acte de 1680 François MYOTTE est ses fils n’est pas appelé MYOTTE GIRARD, alors que le patronyme MYOTTE GIRARD s’est imposé au début du dix septième siècle avec pour origine bien sûr, un Girard MYOTTE.

La descendance des Bobillier-Dodichon

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