Origines dans le Haut-Doubs
CECILE – Début du XIVe s. à Frasne. La veille de l’Ascension 1318, Hugues de Chalon affranchit son chapelain, le curé de Boujailles, et Huguenin et Jehannin ses frères. Le 25 septembre 1460, Jehan fils de Vuillemin Cecile, de Frasne, qui descend d’Huguenin ou de Jehannin, fait confirmer devant notaire les lettres de franchises obtenues par prédécesseur qui n’avait pas encore de patronyme. En 1523, Jehan Cecile et Jehan Quetal achètent tous les biens de noble Claude de Beauregard pour la somme de huit cents francs et seize ans plus tard, les fils de Jehan qui sont Hugues Cecile, notaire, messire Claude Cecile, son frère, docteur en droit, Guillaume, Poncet et Estienne ses autres frères font la reconnaissance des terres héritées de leur père.1
Compléments
(extrait de mon ouvrage sur le Haut-Doubs au XVIe siècle, tome 2)
D’après Demesmay cette famille qui vivait noblement dès le XVe siècle était originaire de Frasne. Or si en 1460 on trouve bien à Frasne Jehan fils de Vuillemin Cecile, cette année-là il obtient confirmation de l’affranchissement obtenu par ses ancêtres en 1318.
Il n’était bien sûr pas question de noblesse, obtenue au siècle suivant avec le premier docteur en droit de la famille.
En 1572, les fils de Hugues Cécile et Claude Fauche voient même leur franchise contestée par le pouvoir, et à leur demande, plusieurs dizaines de témoins, tant de Frasne que des villages environnants, défilent pour témoigner que de mémoire d’homme les Cécile ont toujours été francs.
Quand, au XVIIIème siècle Jean Désiré Cécile donne ses preuves de noblesse, il remonte jusqu’à Jean Cécile, de Frasne qui teste en 1530 et écrit « sur la teneur duquel testament on peut d’ailleurs voire, on doit nécessairement (ce semble) réfléchir que chaque clause d’ordonnance y est d’une singularité signalée ressentant et dénotant fort la noblesse du testateur et de sa race ». Tentative bien vaine d’anoblir son ancêtre Jean Cécile dont les principaux éléments du testament suivent.
Testament de Jean Cécile en 1530.
Il élit la sépulture de son corps en l’église de Frasne dans la chapelle fondée par ses prédécesseurs et définit les conditions des cérémonies. Il veut qu’à son enterrement soient convoqués tous les prêtres de la terre de la Rivière résidant en la seigneurie ainsi que tous ceux de son parentage. La vigile des morts à neuf psaumes et neuf leçons sera dite pendant trente jours consécutifs après son trépas. Le testateur multiplie aussi les aumônes en échange de prières pour son salut.
Il laisse sa femme Danièle Franchet usufruitière de tous ses biens et vient ensuite à ses enfants. Il donne 50 fr. de supplément à sa fille Claude mariée à Claude Toulier et dote ses deux filles, Anne et Marguerite pas encore mariées, de 300 fr. avec leurs habits et trousseaux nuptiaux.
Cent francs de revenu annuel sont assurés à son fils Claude qui deviendra homme d’église. Les quatre autres fils, Hugues, Guillaume, Poncet et Etienne se partagent les biens à part égale.
Le testament est passé à Frasne 11 août 1530 par devant maître Hugues Michel, de la Rivière, coadjuteur du tabellionnage du bailliage d’Aval et notaire juré de monsieur le prince et publié le 5 octobre 1530.
En 1614, deux générations plus tard, demoiselle Françoise Cécile femme de Denis Petitbenoit, de Pontarlier, est en procès avec messire Hugues Cécile prêtre, curé de notre dame de Pontarlier et noble Poncet Cécile, docteur es droits, avocat fiscal, héritiers chacun d’eux pour un tiers de feu Étienne Cécile, lui vivant écuyer, trésorier de Dole et de demoiselle Anne Colin, pour avoir paiement de sa « légitime ». Elle se plaint de ne pouvoir trouver ni avocats, ni sergents, tous liés d’une manière ou d’une autre à la partie adverse.
- Ch. Monneret, op. cité. ↩︎