BATAILLARD-CHAMPVANS


Origines dans le Haut-Doubs

BATAILLARD-CHAMVANS – Vers 1600 à Vyt-lès-Belvoir avec Pequegnot Jean Bataillard dit Champvans, dont le père a peut-être pris femme dans le village du même nom. Toute une dynastie de tailleurs de pierre succéderont au premier porteur du nom, l’un d’eux s’instal- lera même à Besançon au début du XVIIe s. comme entrepreneur en bâtiments.1

Rappel de la page que j’avais publiée sur Orange en 2000 :

Les Bataillard sont nombreux à Vyt-lès-Belvoir à la fin du XVIe siècle, peut-être est-ce dû à leur récent affranchissement, si bien que différents surnoms apparaissent pour distinguer les différentes branches.

En effet en 1583 les Bataillard sont affranchis de la mainmorte par le pouvoir central, un inventaire est fait de leurs biens ce qui nous permet de visiter leur maison, voici l’une d’entre elles :

Inventaire en 1583 d’une famille de Vyt

 En 1583, les Bataillard sont déjà nombreux, mais ils n’ont pas encore pris les surnoms qui les distingueront dans les décennies suivantes, comme les Bataillard Champvans ou les Bataillard Thienniche.

Le premier inventaire est consacré  à Jehan Bataillard qui est marié à Barbe Pigot Jehanin, le couple a deux garçons et une fille. La famille possède « deux petits rains de maison au lieu de Vil, entre les hoirs feu Estienne Bataillard d’une part, les Gallaizot d’aultre part » et cette portion de maison vaut environ quarante francs.

Suit le bétail :

  • « ung cheval jument et ung petit poulain d’ung an et demy que peuvent valoir dix francs.
  • Trois vaiches et une petite genisse d’environ ung an que peuvent valoir le tout environ vingt frans.
  • Deux porcs masles, que peuvent valoir deux frans.

Le mobilier :

  • Ung lict et ung lodier [couverture] qui peult valoir environ trois frans.
  • Ung petit pot de cuivre ung pot de fer, une quassotte d’arain et ung petit chaudiron et une pelle fritoire que peuvent valoir environ deux frans.
  • Ung petit plat d’esztaing que peut valoir environ trois gros.

Le matériel agricole :

  • Une charrue de bois et ung char de bois, et deux rues ferrees que vaillent environ deulx frans.
  • Deux petit borel [collier rempli de bourre, a donné bourrelier] avec les arnachements que peuvent valoir environ six groz.

Et quelques autres ustensiles de la maison tant d’arche que de toutes aultres menuy bagailles [objets de peu de valeur] que peuvent valoir environ deuls frans ».

La famille n’a pas d’argent : « quant à l’argent content il a declare n’en avoir aulcung, bien est il vray que l’on luy doibt cinquante frans pour le mariage de sa femme, mais il les doibt à Besancon et aultrepart selon qu’il en preste le serment ».

Restent les terres. Quatorze pièces de terre de mainmorte et neuf pièces de terre de la franchise de Neuchâtel.

Près de la maison se trouvent le verger et le « curtil » [jardin] contenant la « semée d’une quarte de chenevay [chanvre] d’une valeur de dix francs. D’emblée on est confronté à la difficulté d’estimer les superficies tant le système de mesures est complexe. A combien correspond la semée d’une quarte de chanvre ? Un autre verger voisin contient « ung fardeau de foing » et est estimé à quatre francs. L’indispensable cheneviere contient la semée d’un « coppot de chenevay » et estimée six francs. Quant au pré contenant « une rase echelle de foing », on l’estime à cinq francs.

Les terres cultivables sont réparties en trois finages du territoire, les « pieds », correspondant à l’assolement triennal. Une « pied » reste en jachère et est paturée par le troupeau communal pendant que les deux autres « pieds » sont ensemencées. Jean Bataillard possède respectivement trois pièces de terre dans deux des trois « pieds » et quatre dans la dernière.

Chaque pièce de terre mesure en moyenne trois quartes, et si l’on considère qu’un journal fait quatre quartes, un pièce de terre mesurerait environ 24 ares.

En résumé, avec Jehan Bataillard, dont l’ensemble des biens est estimé à deux cents vingt francs, nous avons l’exemple même du pauvre laboureur qui vit à la limite de la misère, et qui à la moindre « orvale », grêle, gel ou tempête, sans parler des épidémies meurtrières, est contraint d’emprunter en ville pour subsister.

Les Bataillard dit Champvans

D’où vient ce surnom de Champvans ? Il existe plusieurs villages portant le nom de Champvans en Franche-Comté. Il n’est pas impossible que le premier des Bataillard à porter ce nom y ait travaillé ou pris femme.

Première génération

Jean Bataillard qui vit au seizième siècle

Deuxième génération

  1. Pequegnot Jean Bataillard, mort avant 1618, marié à Jeanne Maulbard
  2. Anatole Bataillard, probablement marié à Jeanne Sorcier

Troisième génération

Enfants de Pequegnot Jean Bataillard et Jeanne Maulbard

  1. Ligier Bataillard, né vers 1608, marié à Anne Bataillard

Petits enfants de Anatole Bataillard

  1. Claude le Vieil, né vers 1632, couvreur

Quatrième génération

Enfants de Ligier Bataillard et Anne Bataillard

  1. Jacque Bataillard, Maître entrepreneur, citoyen de Besançon
  2. Françoise mariée vers 1685 à Thomas Lambertt
  3. Claude Bataillard dit Champvans, mort vers 1708, tailleur de pierre, marié à Françoise Bernardot

Cinquième génération

Enfants de Claude Bataillard et Françoise Bernardot

  1. Pierrette née en 1662
  2. Jean Claude né en 1665
  3. Jean Baptiste né en 1668
  4. Blasia née en 1666
  5. Humberte née en 1673 mariée à Jacque Gallezot
  6. Nicolas né en 1675, marié en 1703 à Jeanne Claudine Migand fille de Claude et Jeanne Migand
  7. Jean marié en 1711 à Rose Fert

Sixième génération

Enfants de Jean Bataillard et Rose Fert

  1. Marie mariée en 1745 à Etienne Bataillard fils de Germain et Claudine Gauthier

Généalogie des Bataillard-Champvans sur ma base Geneanet

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  1. Ch. Monneret, Histoire des noms de famille du Haut-Doubs, op. cité. ↩︎