Origines
VUEZ (Vuet) – 1481 à Mouthe, où en 1587 les trois fils de Simon Vuet, Claude, Jehan et Symon, font reconnaissance de leurs terres. Comme de nombreux laboureurs de Mouthe, outre une maison au village, ils possèdent une maison au Noirmont avec des pâturages.1
Les Vuez dans les archives judiciaires
Le 12 août 1736 est baptisé à Mouthe Marie Agnès Vuez fille d’Agnès Vuez. Les parrains sont Claude Joseph Lorain et Marie Antoine Carrey.
La vie n’a pas été jusqu’à une époque récente pas facile pour les les filles qui mettaient au monde un enfant dit naturel. Jusqu’à la Révolution la sage-femme était tenue d’interroger la future mère sur le nom du père. Parfois la fille refusait, souvent elle donnait le nom du père. Comme on va le voir dans l’enquête suivante le père ainsi dénoncé refusait souvent de reconnaître sa paternité, et d’indemniser la mère faute de l’épouser. S’en suivait un procès et des enquêtes contradictoires, où les témoins du père venaient expliquer que la fille était une débauchée et les témoins de la mère qu’elle était très sérieuse et avait été abusée.
Marie Agnès Vuez, fille d’Antoine Vuez, demeurant à Mouthe, intente une action en justice contreJean Claude Lorin, du même lieu, d’où enquête le 22 décembre 1738.2
Premier témoin : Messire Richard Michoudet prêtre curé demeurant à Mouthe, 52 ans.
Ayant appris la grossesse de ladite Agnès Vuez, il l’interrogea sur le fait dont elle était accusée, elle a avoué à la fin qu’elle était enceinte des oeuvres de Jean Claude Lorin, laquelle ayant accouché d’un enfant, fut baptisé et la sage-femme appelée Simone Amiez, veuve de Pierre Dubief déclara que ladite Agnès lui avait déclaré en parti que l’enfant était des oeuvres de Jean Claude Lorin, lequel interrogé plusieurs fois avait toujours nié fortement que cet enfant vint de lui, soutenant qu’il n’avait jamais connu ladite Vuez. Dans ce doute le curé n’osa point baptiser l’enfant à son nom.
Le curé explique ensuite que par deux fois il a fait venir Lorin en présence de Agnès Vuez qui demandait un dédommagement, Lorin nia à chaque fois, mais finalement accepta de donner deux cents livres pour éviter le scandale. Il déclare qu’avant que ladite Vuez tomba dans ladite faute, elle retirait chez elle plusieurs jeunes hommes.
Deuxième témoin
Louys Paulin, procureur fiscal, 58 ans.
Certains disaient « qu’elle était fort débauchée et attirait grand nombre de garçons dans sa maison où ils passaient une grande partie de la nuit ».
Le curé chercha un accommodement, mais ladite Vuez trouva la somme trop modique.
Troisième témoin
Claude Joseph Lorin, de Mouthe, 40 ans.
« A connu ladite fille pour honnête fille ».
Quatrième témoin
Jeanne Antoine Dubiez épouse de Pierre François Care, laboureur, 31 ans.
Voisine de la demanderesse qu’elle a connu comme honnête fille etc. Elle entendit sur le « soulier » de la maison, le défendeur disait « que ce n’était rien et que si elle estait enceinte il n’en épouserait point d’autre ». Un fois à la veillée chez la demanderesse elle les vit « causant et badinant si familièrement qu’elle en fut scandalisée et les laissa derrière la platinassiez ». La mère de la déposante qui est sage-femme lui a confirmée que lors de l’accouchement etc.
Cinquième témoin
Marie Antoine Caré, femme de Jacques Joseph Thiébaut de Mouthe, laboureur 50 ans. Croit être parente du défendeur au quatrième degré.
A été la marraine de l’enfant et se trouva lors de l’accouchement chez la demanderesse avec la sage-femme et dans les douleurs de l’enfantement la sage-femme ayant demandé à la demanderesse des qui elle était enceinte, elle répondit que c’était des oeuvres de Jean Claude Lorin.
Quelques éléments de généalogie
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